Je dois avouer: que ce soit cinéma, à la TV ou en BD, j'aime les chroniques de vie, les petits drames humains que l'on suit pendant quelques heures pour finalement les laisser ensuite aux mains des personnages dans un future qu'on ne connaîtra pas car on s'intéresse déjà à d'autres protagonistes d'une autre histoire. Des histoires avec un début qui nous fait entrer très vite dans un quotidien pour le quitter aussi rapidement quand un conflit est résolu ou un message est passé. Et encore... parfois, il n'y a rien... à part ce temps partagé avec des personnages attachants, loin des héros d'action ou de comédie, mais tout aussi vivants par leurs sentiments et leurs actions.Bourgne et le québécois VoRo ont signé un très bel album chez Vents d'Ouest. Une chronique familiale se déroulant en 1963 où l'on dépeint le conflit d'un fils envers son père qui décide, un beau jour, d'ébranler le socle de sa famille en avouant un secret: il a une fille au Vietnam et elle vient vivre avec eux, car son village a été attaqué par les Viêt-congs. Jeannot a du mal à accepter la jeune Linh, encore bouleversée par les récents évènements de son village, tout comme l'attitude de son père.
Un conflit balancé par une ambiance estivale de campagne auvergnate, les couleurs chaudes d'un été nostalgique que VoRo met en scène avec application. La narration est très bien structurée, laissant sensibilité et histoire se promener au gré des pages. On a hâte du second tome de cet Été 63 qui clôturera un diptyque savoureux.
