30 juillet 2009

Le monde selon François t.3 - Le Maître du Temps

Depuis que ses parents ont divorcé, François a bien du mal à faire sa place dans la vie célibataire de son père. Ce dernier est malheureusement devenu un accro du travail et délaisse beaucoup ses relations avec son fils, allant même jusqu'à régulièrement l'oublier à la sortie des classes. François décide alors de lui laisser un week-end pour se rattraper, sinon il irait vivre définitivement chez sa mère. Mais, dans la nuit, alors que tout le monde dort, un homme mystérieux sort de l'oreille de son père. Sa mission: ôter tout obstacle au rendement, à la productivité du père de François, quitte à faire disparaître le jeune garçon. Cet homme travaille pour le Maître du Temps, petit personnage tyrannique qui vit dans la tête du père et qui ne pense qu'à pousser ce dernier à obtenir sa promotion... coûte que coûte.
Je dois dire que je suis bluffé par Le monde selon François. Les débuts de la série étaient sympathiques, avec ce petit garçon qui vit des aventures fantasmagoriques, mais ce troisième tome atteint des sommets dans le dessin et le scénario. Parler du divorce n'est jamais aisé, et le second album avait bien rempli sa tâche. Ici, c'est l'absence du père qui est traité avec justesse et originalité par le scénariste Vincent Zabus, avec des éléments fantastiques appropriés qui permettent de mieux comprendre les choix des adultes. Les dessins de Renaud Rollin mettent en valeur ce joli récit, avec ses graphismes parfois proches de la 3D et une gamme de couleurs appropriée. Le monde selon François est une série à priori destinée aux jeunes mais qui, avec ce troisième tome, devrait toucher un public plus large.

20 juillet 2009

Gundam grandeur nature

Nous le savons déjà tous, bien avant les Transformers, le Japon a depuis de nombreuses années donné naissance à la mode des robots géants. On se souviendra, en Amérique ou en Europe de Goldorak, apparu dans les années 70, ainsi que de nombreux autres héros de métal qui pulvérisent les méchants autant que les villes autour. Certes, il faut être un fan des anime pour connaître des séries nippones devenues maintenant des classiques comme Mazinger Z, Escaflowne, Patlabor ou le cultissime Neon Genesis Evangelion.

Mais devant ces anciennes séries et toutes les nouvelles qui continuent à être produite, au Japon, c'est probablement la série Mobile Suit Gundam qui galvanise les fans de robots géants. Déclinée en plusieurs séries depuis 1979, ainsi qu'en produits dérivés qui font passer Hasbro et ses Transformers pour des petits joueurs (imaginez un étage de Futureshop entier rempli de figurines, de modèles à monter soi-même, de jeux vidéo ou de bornes d'arcade... oui, ça existe à Tokyo et j'avoue que j'y ai passé des heures), Gundam est une véritable institution au Japon. Et pour fêter les 30 ans de la série, une unité Gundam taille réelle a été construite dans le quartier de Odaiba. Une belle prouesse technique, digne de Disneyland, pour otakus (fan, en japonais) qui veulent flâner à l'ombre de leur idole. Vous verrez dans le vidéo qu'à défaut de marcher, le Gundam s'éclaire, tourne la tête et lâche des gaz (???) sous les ooooooooh des visiteurs.

Voici quelques photos et vidéos qui, je l'avoue, me font regretter de ne pas être au pays du soleil levant en ce moment pour voir cette oeuvre... qui souligne en même temps une nostalgie malsaine de la part des nippons. Car, si on survole un peu leur économie et leur démographie, on réalise que le pays devient sénile car il ne fournit plus d'enfants, que le chômage guette les salarymen lobotomisés et que finalement, au lieu de regarder vers l'avenir, le Japon aime stagner dans sa nostalgie du féodal et de son âge d'or économico-social des années 70-80. À moyen terme, ils vont se faire bouffer par les chinois et ravaler leur arrogance vis-à-vis du reste du monde (nous sommes toujours un peu des "barbares sans manières" pour eux).
Alors, comme les grands enfants qu'ils sont, et que nous aimons aussi être, continuons de profiter de leur naïfs mais amusants délires cartoonesques.





À noter que vous pouvez retrouver quelques épisodes des différentes séries Gundam sur YouTube... histoire de vous faire une idée de l'évolution de la série. Soit dit en passant, malgré des dessins assez vieillots, la série originale reste la préférée des fans. Les nouvelles moutures apportent elles une animation plus fluide, des histoires plus complexes et... de la baston spatiale en masse.



5 juillet 2009

Wisher t.3 - Glee

Voici un parfait exemple d'Urban Fantasy maîtrisée. Wisher est une série qui nous raconte les (més)aventures de Nigel Grant, le dernier des Djinns, ces créatures qui pouvaient exaucer nos souhaits. Il a été recueilli par Merlin et les Féeriques, mais traqué par le MI10 et ses hommes en costume et chapeau melon. Maintenant que Nigel connaît sa vraie nature et a pris conscience, de façon assez violente, du Djinn en lui, il est à la recherche de sa mémoire que seul le Beholder peut l'aider à retrouver. Tout ça paraît complexe dans mon résumé, mais c'est pourtant une histoire simple, clair et surtout dynamique. On découvre de nouveaux Féériques, on assiste à une belle mise en scène digne d'un film d'Hitchcock pour le suspens à l'aéroport et dans le train de Londres... et on se surprend à redouter le pire pour Merlin qui ne sait pas encore quel "cheval de Troie" est déjà en activité dans son clan.
Scénario efficace et distillant l'information de façon intelligente, dessins qui laissent place à une belle dynamique et des plans très intéressants... le seul bémol viendrait de la colorisation pas mal terne et ne rendant pas justice aux dessins. On espère mieux au prochain tome. Mais à part ça, Whisher se lit d'une shot. Le grand mérite de cette série tient aussi à un plaisir de lecture d'une intrigue passionnante dans un genre où la surenchère et la maladresse scénaristique est fréquente. Tome 4, siouplaît!

1 juillet 2009

Bob Morane t.45 - Les dents du tigre /1

Aaaah! Ce cher Bob Morane et sa vallée infernale! Loin du hit d'Indochine, l'aventurier Bob Morane continue son parcours BD avec ce 45ième album. Et oui, déjà! Malheureusement, ce n'est pas pour le mieux. Les Dents du Tigre accuse un coup de vieillesse flagrant dans la narration. Il faut dire que Bob Morane se promène dans la BD depuis pas mal d'années, initialement imaginé par Henri Vernes pour la collection Marabout Junior, dans les années 50. Et la BD ayant maintenant, surtout en matière d'aventures réalistes, subit beaucoup de changements dans la narration et le découpage, grâce en partie aux comics et aux mangas, on ne peut que constater que la série accuse un méchant coup de vieux.
L'histoire, qui se déroulera sur deux tomes, nous entraîne au Tibet, sur les traces des derniers vestiges de l'empire de Mû. Dans les neiges éternelles, le commandant Morane, Bill Ballantine, Frank Reeves et le professeur Clairembart vont découvrir les derniers (oui... au pluriel) yétis qui finalement feront copains-copains avec eux contre une méchante armée asiatique. Bref, du fantastique facile dans un contexte géopolitique qui pourrait amener à la troisième guerre mondiale. Vous comprendrez vite qu'on nage en pleine naïveté et facilité où le souffle de l'aventure est faiblard. Tout va trop vite, garroché de façon peu imaginative: les yétis sont super gentils, les méchants... ben... super méchants. Bob échappe à trois avions de chasses avec un simple avion de tourisme.
Tout ça serait acceptable dans une BD semi-réaliste ou d'aventures à la Tif et Tondu. Mais non, ici, tout est bougrement sérieux et monotone, comme ce découpage de bulles narratives totalement indigestes, ces dialogues dignes d'un soap et ces rebondissments calamiteux. Au dessin, Coria a déjà fait mieux et pire. On regrette que son style n'ait pas évolué et soit resté celui des BD des années 50-60. Probable que le récit statique de Vernes ne lui permet pas d'envolée graphique qui ferait pourtant grand bien à cette série casanière. Il y a de la nostalgie à la lecture des premiers albums, mais ici, on nage en plein ennui. Les fans de Bob Morane se procuront sûrement cet album, mais rêveront comme nous de voir de nouveaux auteurs donner un coup de jeunesse à un héros pourtant mythique.