25 septembre 2010

Léa ne se souvient pas comment fonctionne l'aspirateur

Écrivain en mal d'inspiration, Louis Levasseur est pressé par son éditeur de sortir un nouveau roman alors qu'il se perd en déprime. Alors qu'il ramasse les détritus d'un sac-poubelle éventré par un chien, il trouve plusieurs modes d'emploi et un journal intime. Au premier abord insipide, celui-ci raconte le quotidien de Léa, une voisine asiatique, plutôt soumise et discrète mais à la pathologie des plus étranges: elle bloque devant les objets électriques. Face aux reproches de son mari incapable de comprendre, le divorce est inéluctable. Louis tient là les bases de son prochain roman qu'il extrapole en y donnant une tournure de rébellion et de liberté envers une société au carcan trop rigide. Le succès est au rendez-vous, Louis renoue avec la gloire. Mais sa rencontre avec la vraie Léa et "sa" vérité...
Comment en dire plus sans gâcher le suspens? Impossible. Cette collaboration franco-coréenne et absolument maîtrisée d'une part pas Corbeyran qui nous livre un récit intimiste loin de ses récits habituels. Les dessins de Gwangio, entièrement réalisés au crayon, ajoute une délicatesse qui épouse parfaitement le récit. Léa ne se souvient pas comment fonctionne l'aspirateur est une belle surprise douce-amère.

20 septembre 2010

Ingmar t.4 - Le siège de Paris

Revoilà le viking malingre et peureux dans une aventure où, cette fois, il décide participer à une invasion viking. Ingmar serait-il enfin devenu courageux? En quelque sorte, oui... mais juste pour les beaux yeux de Cuneen, rencontrée dans le tome 2, qui lui demande de l'aider... à Paris! Comme quoi l'amour donne des ailes et du courage. Ingmar profite donc de l'invasion viking pour entrer dans Paris habilement grimé d'une fausse moustache. Il devra alors dépasser la barrière de la langue et éviter un serial-killer... et aussi les bassines d'eau! Truffé de bons mots et de situations humoristiques, cette série continue son excellent parcours auprès des enfants comme des adultes grâce aux dessins de Rudy Spiessert et aux textes à double lecture de Hervé Bourhis.

11 septembre 2010

Scott Pilgrim en 8-bits

Scott Pilgrim, vous connaissez? Mais si... je vous en ai déjà parlé!!!!!
Le comics, réalisé par un torontois qui a eu les faveur d'une adaptation cinématographique délirante, a aussi son adaptation en jeu vidéo... et on peut dire que nos petits gars d'Ubisoft Montréal ont dû avoir du fun.
Scott Pilgrim vs The World nous replonge dans l'ambiance rétro des vieux de combats jeux 8-bits genre Streets of Rage. Réalisation colorée et dynamique, style manga survolté. Idéal pour se défouler.

3 septembre 2010

Bernard Prince t.18 - Menace sur le fleuve

Avec la parution des intégrales Bernard Prince, une série qui a fait les beaux jours des éditions du Lombard et du Journal Tintin dans les années 70, les fans de Hermann et du défunt scénariste Greg allaient pouvoir se replonger dans les palpitantes et exotiques aventures du Cormoran et de son équipage.
Ancien agent d'Interpol, Bernard Prince change de vie et devient capitaine et recrute Barney Jordan et Djinn pour former son équipage. Ils parcourent la planète et se retrouvent toujours au milieu de conflits, d'injustice ou d'intrigue.
Depuis son abandon de la série en 1979 au profit de Dany puis Aidans, Hermann n'avait approché Bernard Prince à nouveau que le temps de nouvelles couvertures pour les rééditions de ses albums.

Mais Hermann est un grand sentimental (ou alors un papa qui ne refuse rien à son fiston?) car le voici aux crayons d'une nouvelle aventure du Cormoran, avec une scénario de Yves H. (le fiston en question).
Heureuses retrouvailles? Mon coeur balance.
Côté dessins, si j'ai toujours aimé le Hermann d'antan (Comanche, Jeremiah) et le Hermann d'aujourd'hui (les derniers Jeremiah ou ses one-shots), si la transition en couleurs directes s'est très bien passée sur Jeremiah, je reconnais l'apprécier un peu moins sur Prince. Et pourtant... comment rendre l'atmosphère oppressante de la jungle, ce bourbier dans lequel patauge nos héros, cette pluie incessante qui les ralentie? Hermann parvient à nous rendre palpable cette sensation d'oppression. Dommage que le physique de Bernard soit devenu plus caricatural dans cette transition, mais nous savons déjà que Hermann n'aime pas le beau et y préfère le réalisme torturé.
Côté scénario, nous avons une intrigue qui se tient, même si elle est loin d'être originale. Elle permet des retrouvailles entre bons et méchants et la fin d'une vendetta datant des premiers albums. Toutefois, Yves H. aurait intérêt à revoir certains dialogues qui abusent des prénoms cités dans des cases successives (comptez le nombre de fois, en une page, où Bernard dit "Barney!" C'est un peu lourd).
Au final, un album qui renoue agréablement avec la série, mais ne s'élève jamais au niveau de ses prédécesseurs. Ce qui ne nous empêche pas d'espérer un autre album. Il y a encore beaucoup de coins du monde à explorer pour Bernard Prince.