Ce 25ème tome, il faut bien l'avouer, ne séduit qu'à moitié. Probablement dû à l'âge de son auteur, La Servante de Lucifer, tout en partant d'une excellente idée d'automate oublié, accumule clichés, lieux communs et facilités scénaristiques. Au niveau dessin, Roger Leloup prouve à nouveau sa totale maîtrise des décors et des véhicules au détriment des visages et plus particulièrement des yeux. Mais plus navrant, c'est la multitude de personnages impliqués qui déçoit: le tout ressemble à une réunion familiale voulant célébrer la fin possible de la série. Nous sommes loin de La Frontière de la Vie ou Message pour l'Éternité où Yoko existait par elle-même et non par ses amis. À ce propos, que dire d'Émilia, jeune femme arrivée dans l'album précédent et qui se révèle irritante au plus haut point. En voulant en faire le pendant énergique de la mesurée japonaise, Roger Leloup finit par faire graviter toutes les actions autour d'elle, au détriment de la véritable héroïne. De même, les nouvelles petites créatures, mignonnes et câlines, semblent définitivement prévues pour séduire les plus jeunes plutôt que nourrir l'intrigue.
Ces choix agaceront probablement les fans de première heure, mais comme les ventes le prouvent, Yoko Tsuno doit avoir pas mal d'amis Facebook.