3 septembre 2010

Bernard Prince t.18 - Menace sur le fleuve

Avec la parution des intégrales Bernard Prince, une série qui a fait les beaux jours des éditions du Lombard et du Journal Tintin dans les années 70, les fans de Hermann et du défunt scénariste Greg allaient pouvoir se replonger dans les palpitantes et exotiques aventures du Cormoran et de son équipage.
Ancien agent d'Interpol, Bernard Prince change de vie et devient capitaine et recrute Barney Jordan et Djinn pour former son équipage. Ils parcourent la planète et se retrouvent toujours au milieu de conflits, d'injustice ou d'intrigue.
Depuis son abandon de la série en 1979 au profit de Dany puis Aidans, Hermann n'avait approché Bernard Prince à nouveau que le temps de nouvelles couvertures pour les rééditions de ses albums.

Mais Hermann est un grand sentimental (ou alors un papa qui ne refuse rien à son fiston?) car le voici aux crayons d'une nouvelle aventure du Cormoran, avec une scénario de Yves H. (le fiston en question).
Heureuses retrouvailles? Mon coeur balance.
Côté dessins, si j'ai toujours aimé le Hermann d'antan (Comanche, Jeremiah) et le Hermann d'aujourd'hui (les derniers Jeremiah ou ses one-shots), si la transition en couleurs directes s'est très bien passée sur Jeremiah, je reconnais l'apprécier un peu moins sur Prince. Et pourtant... comment rendre l'atmosphère oppressante de la jungle, ce bourbier dans lequel patauge nos héros, cette pluie incessante qui les ralentie? Hermann parvient à nous rendre palpable cette sensation d'oppression. Dommage que le physique de Bernard soit devenu plus caricatural dans cette transition, mais nous savons déjà que Hermann n'aime pas le beau et y préfère le réalisme torturé.
Côté scénario, nous avons une intrigue qui se tient, même si elle est loin d'être originale. Elle permet des retrouvailles entre bons et méchants et la fin d'une vendetta datant des premiers albums. Toutefois, Yves H. aurait intérêt à revoir certains dialogues qui abusent des prénoms cités dans des cases successives (comptez le nombre de fois, en une page, où Bernard dit "Barney!" C'est un peu lourd).
Au final, un album qui renoue agréablement avec la série, mais ne s'élève jamais au niveau de ses prédécesseurs. Ce qui ne nous empêche pas d'espérer un autre album. Il y a encore beaucoup de coins du monde à explorer pour Bernard Prince.